Introduction
Le congrès s'est tenu à Lomme le 26 février 2016.
La session est ouverte par l'adjoint au maire de
Lomme qui fait part, en particulier, des efforts de la municipalité
contre le décrochage scolaire.
La présidente sortante, Tabia Maynou, liste les
personnes qui ont pris la peine de s'excuser de leur absence au
congrès puis indique que la date du congrès a été avancée cette
année pour s'aligner sur l'année scolaire et pour tenter de
rassembler plus de participants qu'en mai ou juin. Du coup, le mandat
des actuels administrateurs de la fédération va être écourté.
Tabia Maynou dresse un portrait de la situation
actuelle de l'éducation dans le département du Nord :
-
l'accompagnement scolaire par le conseil
départemental a été diminué de moitié ;
-
diminution des subventions pour les
sections
d'enseignement général et professionnel adapté
(SEGPA) ;
-
augmentation des tarifs des transports
scolaires ;
-
hausse du taux de non remplacement des
professeurs absents.
Concernant la réforme des collèges, Tabia Maynou
rappelle que la FCPE 59 en soutient les buts affichés mais déplore
les manques de moyens affectés. Ce manque de moyen va, par exemple,
conduire à une diminution du nombre d'heures d'enseignement en
langues.
Election des administrateurs
Les 6 candidats au conseil d'administration de la
FCPE 59 sont présentés, dont Tabia Maynou dont le mandat arrive à
expiration. A noter que certains candidats ne sont pas présents au
congrès. A priori, pas de suspens sur l'élection des candidats vu
que 8 postes sont à pourvoir.
Comme présenté au conseil local de Fénelon,
nous souhaitions particulièrement voter pour la présidente sortante
vu l'aide apportée pour le remplacement des professeurs absents aux
lycée. Nos 7 pouvoirs ont donc été utilisés pour voter pour les 6
candidats. Le vote se déroule tout au long de la présentation des
rapports d'activité, financiers et des commissaires aux comptes.
Le résultat du vote est
dévoilé après le quitus des commissaires aux comptes. Tabia Maynou
commence à lire les résultats pour les
6 candidats, bien
sûr tous élus,
en donnant le nombre de voix obtenues. Dans la salle quelqu'un lui
demande de ne pas donner ces nombres de voix (voir
en fin de compte-rendu pour un éclairage sur cette intervention).
Rapport d'activité
Le rapport d'activité de la fédération
départementale est présenté par la secrétaire générale
Catherine Boutté (sortante car elle n'a plus d'enfants dans le
secondaire).
La FCPE 59 est présente dans de nombreuses
instances, tant au niveau de l'éducation nationale que du conseil
régional, du conseil départemental, mais aussi au niveau des
instances locales.
Concernant le Conseil Départemental de
l'Education Nationale (CDEN), la FCPE 59 a défendu l'accès aux
« nouvelles activités périscolaires » (NAP) pour tous
et donc leur gratuité. Dans cet objectif, la FCPE 59 a demandé à
avoir connaissance des « projets éducatifs territoriaux »
(PEDT) des différentes communes.
La FCPE 59 s'est aussi émue auprès du
« directeur académique des services de l'éducation
nationale » (DASEN) du nombre de dossiers d'appel pour les
affectations examinés par les commissions d'appel où elle siégeait.
La FCPE 59 est impliquée dans les réunions du
conseil régional sur les chèques-livres.
Les actions de la FCPE 59 sont principalement
orientées dans les axes suivants.
-
Défendre les droits
des parents : comme, par exemple,
faire en sorte que les heures de réunion soient compatibles avec
une activité professionnelle.
-
Pointer les
dysfonctionnements : comme, par
exemple, la non gratuité des NAPs.
-
Intervenir sur la
réforme des collèges : comme,
par exemple, pour tenter de prévenir la disparition des classes
bilangues anglais/allemand dès la sixième.
-
Maintenir les
collaborations avec les partenaires :
les partenaires sont multiples, les municipalités, le rectorat, le
département mais aussi des comités divers.
La question de la FCPE nationale est ensuite
abordée.
-
Des points positifs sont abordés comme
l'élaboration d'un statut du parent d'élèves ou comme, plus
concrètement, l'aide aux conseils locaux via des logiciels « bourse
aux livres » et « bourse aux fournitures » avec le
passage annuel du responsable informatique de ces logiciels pour des
formations.
-
Des points sont
totalement passés sous silence comme la non validation du rapport
d'activité de la FCPE nationale qui a conduit à la démission de
l'équipe sortante, voire comme l'adoption du rapport financier à
une très courte majorité. Ces résultats contrastent avec le
discours d'une administratrice lors de la dernière formation BAL
(voir compte-rendu sur ce blog) qui minimisait les problèmes
détectés au niveau de la FCPE nationale.
Vous pouvez avoir quelques informations sur le sujet en tapant
« président FCPE » dans un moteur de recherche. Vous
tomberez sur des articles de presse qui peuvent vous permettre de
vous faire un avis.
-
La présidente
sortante, Tabia Maynou, est actuellement membre du conseil
d'administration de la FCPE nationale. Elle a obtenu l'organisation
de journées d'action pour protester contre le non-remplacement des
professeurs absents. Ces journées sont programmées le 7 et le 21
avril, la première date tombe malheureusement dans les vacances
scolaires du Nord. Depuis septembre 2015, une application Web a été
mise en place pour relever les absences des enseignants. Devant la
quantité constatée de ces absences, des actions ont été menées
sur le terrain auprès du recteur et du DASEN. Tabia Maynou dit
qu'il faut arrêter les communications sur ce sujet et trouver des
solutions ; l'état doit garantir une éducation pour tous les
enfants. En effet ce qui est constaté dans le Nord est vrai sur
l'ensemble du territoire : le vivier des enseignants
remplaçants est à sec.
Après la FCPE nationale, il est question du
comité FCPE régional. Suite au dernier congrès ce comité a été
dissout. Les FCPE départementales des 5 départements de la nouvelle
région Nord sont en concertation. Il serait question d'une
fédération de ces FCPE pour éviter un nouvel étage administratif.
Enfin, il est dit la priorité
que la FCPE 59 donne à l'aide aux conseils locaux. Cette année a
été inaugurée une réunion des présidents de conseils locaux. De
nombreuses formations ont été menées :
-
formations pour les bourses aux livres et
aux fournitures ;
-
formation à la fonction de trésorier d'un
conseil local ;
-
formations pour les élus au conseil
d'administration et au conseil de discipline ;
-
formations des parents sur Post-Bac et sur
l'orientation des enfants ;
-
formations sur le budget
d'un établissement, sur la dotation en heures d'enseignement et sur
le handicap.
Quelques questions sont posées après l'exposé
du rapport d'activité :
-
A une
question sur le fonctionnement régional, il est répondu que les
présidents des FCPE départementales souhaitent travailler ensemble
et qu'il faudra être inventif pour éviter un échelon
supplémentaire au niveau régional.
-
Un participant pose deux
questions, une sur les chèques livres en indiquant que la procédure
informatisée a laissé 150 familles sans chèque livre et une autre
concernant le manque d'information des parents sur l'orientation de
leurs enfants, les conseillers d'orientation étant trop peu
nombreux dans les établissements. Il est répondu que l'ancien
conseil régional a fait ce qu'il a pu pour les chèques livres
après l'annulation de l'appel d'offre pour la distribution de ces
chèques livres. Malgré les ratés, plus de familles ont bénéficié
de chèques livres en 2015/2016 par rapport à 2014/2015. Il n'y a
aucune information concernant les chèques livres pour 2016/2017, à
supposer que l'actuel conseil régional
veuille en faire bénéficier les familles. Concernant
l'orientation, c'est aux enfants et aux parents de faire la
démarche. Anne
Mikolajczak, ancienne
présidente de la FCPE 59 et conseillère d'orientation de
profession, invite à la vigilance au sujet d'un dossier numérique
qui devrait suivre les enfant de la sixième jusqu'au bac.
Le rapport d'activité de la FCPE 59 est adopté
à l'unanimité.
Rapport financier
Jean-Yves Guéant, trésorier de la FCPE 59,
présente le rapport financier.
Concernant les produits, il est dit que les
adhésions ont été encaissées tardivement pour cause de retard
dans la distribution des chéquiers livres. Une baisse de 10.000
euros (environ 4%) a été constatée sur les adhésions, cette
baisse est compensée par des adhésions solidaires et les
abonnements. Un produit exceptionnel a été réalisé en l'espèce
d'un dégrèvement d'impôts local, le siège de la fédération
n'ayant pas vocation de logement. La subvention habituelle du conseil
départemental d'environ 30.000 euros n'a pas été versée en 2015
et ne le sera probablement pas. L'utilisation de l'outil FCPE
national Norma pour le transfert des fiches adhérents a donné lieu
à une prime.
Il est ensuite question des charges. Les frais de
réception sont en hausse, deux raisons : le départ à la
retraite d'une employée avec quelques cadeaux offerts par la
fédération et la tenue en 2015 de deux congrès, le premier n'ayant
pas atteint le quorum nécessaire pour une modification des statuts.
La participation au congrès de la FCPE nationale a aussi contribué
aux charges, les frais de déplacement n'étant pas totalement
subventionnés par la FCPE nationale. Le même départ à la retraite
a diminué les charges de personnels. Actuellement la FCPE 59 compte
deux employées dont un emploi d'avenir qui ne sera probablement pas
prolongé. Environ 2000 euros de trop perçu ont été récupérés
à l'URSAFF grâce à un expert comptable. Coïncidence, un contrôle
URSAFF est en cours.
Une estimation de la valeur du bénévolat au
niveau de la FCPE 59 se monte à 50.000 euros.
Le bilan est un déficit de 15.000 euros dû au
défaut de la subvention du département. Cela dit, un rattrapage de
subvention d'environ 60.000 euros du conseil régional arrivé début
2016 permettra de compenser.
Les comptes de la FCPE 59 et son déficit de
15.000 euros sont approuvés à l'unanimité.
L'affectation du déficit de 15.000 euros sur
le budget 2016 est approuvé à l'unanimité.
Enfin la part départementale de 4 euros sur
les adhésions est approuvée à l'unanimité.
Rapport des commissaires aux comptes
Les commissaires aux comptes approuvent le bilan
financier tout en demandant un bilan de l'association avec, en
particulier, un état de la trésorerie. Ce bilan est
particulièrement important aux yeux des financeurs.
Les 3 commissaires aux comptes sont reconduits
à l'unanimité.
Conférence sur le harcèlement en milieu
scolaire
Deux orateurs étaient présents pour parler du
harcèlement en mileu scolaire. Le premier orateur, Bernard Defrance,
est professeur de philosophie et administrateur de l'association
« Défense des enfants ». Le second orateur Pierre Delion
est pédopsychiatre et professeur d'université à Lille2. Si vous
voulez plus d'informations sur ces personnalités, consultez un
moteur de recherche Internet. Ils sont tous les deux présents sur ce
média. La présentation de Bernard Defrance envisage le harcèlement
comme clef pour une critique constructive de l'éducation nationale
(voire de la société dans son ensemble). La présentation de Pierre
Delion était plus orientée sur les signes avant-coureurs du
harcélement.
Intervention de Bernard Defrance
Bernard Defrance est un orateur brillant, son
discours est émaillé d'anecdotes et de piques destinées à tenir
son auditoire en haleine. Par contre, il est difficile de résumer ce
type d'intervention où les thèmes s'empilent et les idées
divergent. Le compte-rendu qui suit ne prétend pas être exact et ne
reflète que ce que j'ai pu saisir de l'intervention.
Une brève description de l'association « Défense
des enfants » est donnée. L'antenne française de cette
association s'est attachée à faire une analyse des conditions de
vie des enfants en Françe tout particulièrement sous l'angle du
respect de leurs droits. Le rapport a été transmis à l'ONU. La
FCPE est impliquée dans l'association.
Bernard Defrance commence par présenter le
harcélement à l'école comme découlant du comportement déviant de
la société actuelle.
-
L'orateur lit un texe d'un élève de
terminale ayant participé, plus jeune, au harcèlement en groupe
d'un camarade de classe. Le texte se conclue par une maxime « la
majorité a toujours tort ».
-
Il est ensuite question d'un texte d'un
chef d'état major de l'armée américaine qui décrit ses
interventions militaires comme téléguidées par les intérêts de
firmes capitalistes. Si un tel exemple est donné par les adultes et
la société, comment s'étonner du comportement amoral de certains
élèves ?
-
L'orateur s'interroge aussi sur la maxime
« la liberté de l’un s’arrête là où commence celle
d’autrui », maxime reprise par un précédent ministre de
l'éducation nationale. Il lui semble que cette maxime est
dangeureuse car l'adolescent va fatalement chercher à augmenter sa
liberté et cette vision des choses peut le conduire à penser qu'il
doit le faire au détriment de ses congénères. D'où sa
réflexion : l'école doit-elle former des tueurs ?
-
Le fait que la France utilise 5 % des
réserves mondiales pour seulement 1,5 % de la population
totale est aussi un étrange message à faire passer aux jeunes.
Dans ce contexte, l'élève peut envisager trois
solutions :
-
la fuite dont un extrême est le
décrochement scolaire ;
-
l'inhibition dont une variante est le
fameux mal au ventre ;
-
la lutte généralement dirigée contre ses
semblables.
Une anecdote est glissée à ce moment sur une
étude du stress chez les rats dont la conclusion est qu'en cas de
stress les rats qui en viennent à se battre se tirent mieux de
l'épreuve que ceux qui subissent en restant inhibés à trembler
dans un coin de la cage.
Il est dit que l'expression visible de violence de
la part des élèves, i.e. le harcélement, est la conséquence de
violences invisibles préalables. Des exemples de violences de
l'institution éducatrice envers les élèves sont listés :
-
les devoirs à la maison ne font que juger
du contexte familial et social dans lequel se trouve l'élève ;
-
l'institution ignore les conditions
d'existence des élèves, il ne faudrait pas parler de démission
des parents mais de licenciement de ces derniers par la société de
leur tâche d'éducation de leurs enfants ;
-
dès la maternelle, une catégorisation des
tâches est imposée aux enfants, les tâches nobles
(l'enseignement) et les tâches ignobles (nettoyage) ;
-
des apprentissages présentés comme
fondamentaux sont en fait instrumentaux ; ce qui est
intéressant c'est ce que dit le poème pas l'orthographe ou c'est
de faire la comptabilité de la classe pas les tables de
multiplication ;
-
l'apprentissage est pénalisé par
l'utilisation de notes, si un enfant est à l'école c'est qu'il est
ignorant ;
-
le temps est haché, i.e. le changement de
discpline chaque heure, ainsi que l'espace, i.e. se déplacer de
salle en salle avec quelques dizaines de kilos sur le dos ;
-
le fait que l'enseignant est juge de
l'efficacité de son propre enseignement par le biais des notes est
un fonctionnement hors droit, Bernard Defrance présente les
enseignants comme tout puissants devant des élèves à sa merci
(sic) ;
Ces violences invisibles étant dévoilées,
Bernard Defrance veut présenter des solutions non utopiques pour
résoudre les manifestations de la violence visible (NDLR : j'ai
eu quelque difficulté à saisir ces solutions dans le discours,
certaines ont dû m'échapper).
-
Un atelier théâtre est toujours une bonne
solution pour apaiser les violences.
-
Il est aussi question de la présence d'un
médiateur, de savoir pardonner et de faire de l'école un lieu
d'apprentissage de la démocratie.
Intervention de Pierre Delion
Pierre Delion commence lui aussi par brosser un
tableau assez négatif de notre contexte social où l'image compte
plus que le fond et où la parole est dévaluée à force d'être
galvaudée. Il parle même de l'époque actuelle comme d'une époque
post-démocratique.
La question du harcèlement est très ancienne. Il
estime que le harcèlement est mieux pris en compte actuellement. Il
fut une époque où le terme même de harcèlement était prohibé
dans l'éducation nationale.
Les troubles provoqués par le harcèlement
peuvent prendre différentes formes. Il faut toujours creuser pour
comprendre le rapport de l'enfant avec les autres dans le contexte
scolaire. Pierre Delion ajoute que le meilleur pédo-psychiatre
n'obtiendra pas de résultat probant si l'institution éducatrice ne
participe pas à la résolution du problème.
-
En maternelle, les symptômes du
harcèlement sont l'hyper-activité, les troubles du sommeil et de
l'endormissement et la violence. Pierre Delion s'insurge contre le
traitement systématique de l'hyper-activité par le « médicament
miracle » qu'est la ritaline. Il parle d'une étude ayant
montré que l'hyper-activé n'est correctement traitée par ce
médicament que dans un cas sur dix. Dans les autres cas,
l'hyper-activité cache en fait le fait que les enfants sont
déprimés par le contexte scolaire. Il pointe du doigt la
responsabilité des groupes pharmaceutiques poussant à la
surconsommation médicamenteuse. Il faut comprendre la violence des
enfants comme une réaction d'auto-défense contre le stress.
-
En primaire, les symptômes du harcèlement
sont plus intériorisés. La dépression peut être constatée, les
enfants sont boudeurs, inhibés ou tristes. Les troubles du sommeils
sont toujours des signes auquels peuvent se rajouter des troubles de
l'appétit ; les enfants ne mangent pas assez ou trop. Enfin
des questionnement sur le groupe social voire des idées suicidaires
peuvent apparaître même à ce jeune âge. Concernant la
dépression, il faut se retenir de se précipiter sur l'enfant pour
savoir ce qui ne va pas. Il faut faire l'effort d'attendre la
demande d'aide. Il est possible que l'enfant parle de ses problèmes
plutôt à l'instituteur. Il est alors du devoir des enseignants de
remonter l'information aux parents.
-
A l'adolescence, les meilleurs
interlocuteurs ne sont pas forcément les parents. Le symptôme le
plus préoccupant devient la dépression parfois couplée au
suicide. Pierre Delion indique qu'en France, 1000 adolescents se
suicident chaque année, principalement des garçons. Il faut
ajouter à ce chiffre les 80.000 tentatives de suicides qui
touchent, cette fois, plutôt les filles. A la question de savoir
s'il faut parler aux adolescents du suicide, Pierre Delion penche
pour l'affirmative. Cela leur permet de savoir qu'il s'agit d'une
réaction assez commune qui peut être surmontée. Chez les
adolescents, l'anorexie est aussi un symptôme possible. L'anorexie
peut être déclenchée par une situation de harcèlement même si
ses racines sont liées à une fragilité intrinsèque. Enfin, des
cas de bouffée hallucinante aigüe ont été constatés.
Pierre Delion préconise quelques solutions au
problème du harcèlement en milieu scolaire :
-
Il préconise l'organisation d'ateliers
philosophie, par exemple en grande section de maternelle. Les
adultes encadrants doivent re-diriger l'agressivité qu'ils peuvent
constater vers ces ateliers de philosophie. Pierre Delion dit la
satisfaction des encadrants quand les enfants, en fin d'année,
commencent leurs phrases par « je pense que ». Il estime
que les mécanismes de la démocratie sont alors assimilés et que
l'inhibition pathologique laisse place à l'inhibition
civilisatrice.
-
Un jeu de rôles peut être aussi utilisé.
Les rôles de l'agresseur, de l'agressé et du redresseur de torts
doivent être interprétés successivement par les enfants. Cela
permet en particulier à l'agresseur de se retrouver dans la
situation d'agressé et de prendre conscience de ce que cela
implique.
-
Enfin un concept de « café parents »
est évoqué. Il permet la discussion entre parents et enseignants.
Débat
Un petit espace est dédié aux questions des
participants au congrès.
-
Quid du harcèlement par un adulte ?
Bernard Defrance se méprend et parle de la maltraitance par un
parent qui est difficile à détecter car les enfants ont tendance à
protéger leurs parents même dans ce cas. Le participant indique
qu'il parlait de la maltraitance par un enseignant. Dans cette
situation, les enfants sont plus enclins à en parler.
-
Un parent fait part d'une bonne réactivité
de son établissement scolaire sur les questions de harcèlement et
souhaite savoir si c'est actuellement la norme.
-
Un autre parent indique au contraire que
dans son collège la question du harcèlement est taboue.
-
Un participant parle du conseil de
discipline comme d'un espace de médiation où il est possible de
prendre en compte les causes du dérapage de l'élève tout en
sauvegardant les autres élèves. Il lui est répondu que les
conseils de discipline sont une mesure extrême qui arrive trop
tardivement pour toute médiation. Bernard Defrance s'emballe à
propos d'une expérimentation qui lui tient à cœur sur la
banalisation du conseil de discipline à une séance par semaine
pour désamorcer les conflits. Dans l'expérience, les représentants
des parents et les enseignants sont tirés au hasard pour assister
au conseil hebdomadaire.
-
Une mère parle du cas de son enfant
victime de harcèlement au sein de sa classe, harcèlement signalé
par un enseignant. Elle se montre très amère sur le manque de
prise en compte de ce grave problème par le centre
médico-psychologique (CMP) et par la direction de l'établissement
scolaire. Le discours qu'on lui opposait était qu'elle voyait des
problèmes où il n'y en avait pas. L'enfant a suivi des séances de
psychanalyse sur l'effet desquelles la mère s'interroge.
L'intervenante termine par un appel au secours en demandant ce
qu'elle peut faire, les divers intervenants lui ayant dit que
l'enfant étant maintenant un adolescent c'était à lui de se
prendre en charge. Pierre Delion se montre désolé de la réaction
du CMP dont il avait fait l'éloge dans son exposé. Il est répondu
à la mère qu'il faut absolument que l'enfant trouve quelqu'un à
qui se confier et qu'il faut bien qu'il devienne l'acteur de son
changement. Bernard Defrance suggère de faire appel aux
grands-parents comme confidents.
En marge du congrès
Nous sommes bien entendu sortis
en fin de congrès. Seuls
les administrateurs participent à l'élection du bureau de la FCPE
59. J'ai demandé au secrétariat la composition du nouveau bureau.
Tabia Maynou n'en est plus la présidente même
si elle reste administratrice à la fois de la FCPE 59 et de la FCPE
nationale. Je
m'attendais à ce résultat, ayant appris en marge du congrès que
plusieurs représentants de
conseils locaux avaient barré le nom de la
présidente sortante.
A titre
personnel, je m'étonne et m'attriste de la non-reconduction de Tabia
Maynou à la tête de la FCPE 59. En tant que président d'un conseil
local j'avais pu constater son implication et son action objective
concernant les remplacements de professeurs absents. Je suis assez
surpris du contraste entre l'approbation à l'unanimité du rapport
d'activité bureau sortant (qui mettait en avant le travail sur les
rythmes scolaires et l'approche concrète du problème de
non-remplacement des enseignants absents) et la composition du
nouveau bureau.
Je terminerais sur le fait que notre trésorière
adjointe s'est rapprochée des administrateurs de la FCPE 59 pour
demander à nouveau une assurance écrite sur l'utilisation des
informations des adhérents en cas de transmission de ces
informations via le logiciel BAL. Cela fait suite à la discussion
sur ce point qui s'était engagée lors de la formation BAL (voir
compte-rendu sur ce même blog).